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Elle doit entrer en vigueur courant de l’été 2021. La RE 2020 qui remplace la RT 2012 est loin de faire l’unanimité dans le monde de la construction.

La réglementation RE 2020 qui est amenée à remplacer la RT 2012 dès l’été 2021 concerne exclusivement les constructions neuves (habitat collectif et individuel). Elle a pour principal objectif la lutte contre le changement climatique et correspond aux engagements pris par la France dans ce domaine. La diminution de l’impact carbone du bâtiment est devenue la priorité du gouvernement qui rappelle que « les bâtiments représentent 30 % des émissions de CO2 ». Il n'est pas question d’agir seulement sur l’isolation thermique ou les sources d’énergie, la RE 2020 prend également en compte le cycle de vie de la construction et encourage, par exemple, le recours aux matériaux biosourcés (le bois, les isolants d’origine végétale…).

« De sérieuses zones d’ombre »

Certains y voient la mort de l’acier, de l’aluminium et du béton dans la construction. La filière bois se voit quant à elle en championne de la lutte pour le climat, quitte à gommer le fait que les systèmes collés sont impossibles à recycler ou qu’une fois transformé en « bois énergie » le matériau relâche le CO2 stocké. La filière acier regrette depuis le début que la qualité environnementale intrinsèque du matériau, à savoir sa capacité à être facilement collecté à la déconstruction et aisément recyclable, n’ait pas été prise en compte. D’autres filières sont vent debout et réclament au moins « une nouvelle concertation ». Ainsi les principales organisations professionnelles du BTP, dont évidemment la FFB, ont signé un appel au gouvernement pour qu’il revoie la copie. L’appel met le doigt sur « les nombreuses analyses contradictoires et de sérieuses zones d’ombre ». Le communiqué envoyé le 26 janvier à la presse stipule qu’avec ce texte « l’usager continuera à subir un inconfort d’été ». « De nombreuses opérations se trouveront condamnées par le poids carbone des infrastructures imposées par les PLU et qu’il en ira de même pour les opérations prévues sur des terrains présentant des contraintes de sol ou d’orientation ; il est aussi certain qu’il en sera fini du recours au gaz ou aux radiateurs électriques performants, fut-ce en appoint. Au surplus, le modèle et les seuils retenus risquent d’exclure à court terme des filières entières de production, qu’il s’agisse de la construction en maçonnerie ou acier. »

Le surcoût induit par la réglementation

Enfin, et cela a été soulevé quasiment dès les premiers mois de la pandémie, il y a les surcoûts engendrés par la RE 2020 qui contrarient les principaux acteurs du BTP. « L’étude d’impact présentée par l’administration confirme l’absence de retour sur investissement sur cinquante ans. Comment les ménages et autres donneurs d’ordres pourront-ils supporter un tel choc ? », s’interrogent les auteurs du communiqué. L’État étant déjà sollicité de toutes parts pour venir en aide aux secteurs impactés par la pandémie, aura-t-il les ressources disponibles pour soutenir durablement une filière du BTP devenue « plus vertueuse » ? La plupart des observateurs en doutent.